Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Faded Memories

9 janvier 2007

Epilogue.

Je ne peux plus écrire ici. C'était l'été, l'air sentait la liberté et les promesses d'ailleurs, et je m'étais promis à moi-même d'essayer de dire le beau, sur ces pages noires. De faire vivre les souvenirs éternellement à travers mes mots amoureux. Mais non. Je croyais avoir abandonné la folie, j'avais pas très bien compris encore, que c'est elle qui me possède, et non l'inverse. Qu'elle court plus vite et mieux que moi au-devant de mes jours gris. Pourtant, j'aurais dû savoir. L'espoir du condamné, peut-être. Ici, ça devait parler de couleurs et de rires éclatants, de rêves sucrés, peut-être. J'ai tout sali avec mes larmes et ma colère, et ma foutue mélancolie. Il faut guérir, il faut tuer la folie. Puisque la rejeter ne sert à rien, elle ne fait que se cacher pour mieux ressurgir, aux moment malvenus (Il n'y a pas de bon moment pour la folie, de toute façon). Pour guérir, il faut partir. Pas fuir. Juste partir. Pas oublier. Mais arrêter de vivre dans le passé. Ressuciter, peut-être. Une fois de plus. Ne plus nier que je suis malade. Que je dois m'aider moi-même, en commençant par quitter ces lieux qui m'étouffent. Faded Memories. Indeed. C'était pas ces souvenirs moches, que je voulais dire. C'était pas ma totale impuissance à m'assumer, que je voulais retranscrire. J'ai comme l'impression que j'en ai trop dévoilé. Que je me suis laissée entraîner trop loin, dans la régurgitation de tous mes sentiments néfastes. Comme si le fait de les déposer ici, au lieu de me soulager, ne les avais rendus que plus réels. Que plus palpables, du bout de mes doigts glacés. Comme si au fond, je n'avais fait que m'enfoncer encore plus. C'est certainement stupide. Après tout, ce n'est rien qu'un blog. Qui contient quelques mois de ma vie, intimement dévoilés aux yeux anonymes.
(...)
Mais je m'égare, comme d'habitude. Damn mes doigts qui s'approprient ma pensée. Il est simplement temps de partir, et j'ai une jolie nouvelle maison, où aller. Où commencer ma guérison. (Je veux respirer de nouveau).

http://krystka.canalblog.com/

Publicité
Publicité
3 janvier 2007

|| - - - ||

bythewindow

Ma belle, mon adorée, ma Elle. Putain, je te jure que je vais la tuer, je te le jure. Tu sais bien que je tiens toujours les promesses que je te fais, même lorsqu'elles sont irréalisables. Tu sais bien que pour toi j'ai déjà rescucité, que j'ai déjà sauté dans le vide, que j'ai déjà aimé. Tu sais bien, pour toi, il n'y a que l'infini à mes actes irréfléchis. Puisque je t'aime, et que t'es la seule personne que je ne pourrai jamais briser. Putain, tu pleures, ça me donne envie d'hurler. J'embrasse tes joues mais tes larmes ont un goût amer sur mes lèvres, elles ne se tarissent pas. Je te le jure, ma belle, je te le jure. J'irai encore plus loin, même si pour ça je dois embrasser la folie à bras le corps. Elle ne passera pas la nuit. Puisqu'elle n'est plus humaine. Quand on salit la perfection, on doit mourir. Tu sais bien. Je ne ferai rien que tu n'as pas déjà fait pour moi. Tu sais bien. Que tu pourras toujours venir te réfugier au creux de mon coeur, tu y as ta propre place, réservée. Tu sais bien. Que je retisserai avec soin les lambeaux de ta voix brisée, que je ferai fusionner de nouveau les chaires vibrantes de ton corps fragile, pour que tu me reviennes toute entière. On ne se quittera jamais. Et si tu meurs ce soir, à cause d'elle, elle doit payer. Alors, je réfléchis. Tu sais que j'ai l'intelligence au bout des doigts. Tu me dis que j'ai l'oeil qui brille de folie, je te crois. J'imagine, plus beau que le sang, le vide torturer sa peau flasque. De l'intérieur. Faire exploser le corps porteur de l'âme fautive, arracher le sourire hypocrite du visage traître. Trop aimé, pour ne pas me détester en achevant mon oeuvre. Mais c'est toi que j'aime - vraiment.  Tu sais bien. Ca a toujours été comme ça. Je sais bien. Que c'est toi qui me relèveras, après. Comme je l'ai déjà fait trop souvent avec toi. Comme l'on se brise de vouloir préserver l'autre. Parce qu'aimer, c'est pas que du bonheur. C'est aussi souffrir. C'est aussi accepter. D'être incomplète, tant que l'autre est là pour étancher les vides. Tu sais bien, mon coeur. Après, on oubliera. Comme d'habitude. Mais d'abord. Lui faire goûter le poids des regrets. Recueillir en ma paume les débris de tes éclats de rire. On oubliera, ma belle.

2 janvier 2007

Happy New Year.

Dis, où s'arrête l'innocence et commence la connerie ? Et qu'est-ce que tu fais, là, assise depuis une heure devant ton écran, à ne rien faire ? Tu crois pas que t'es ridicule ? Tu crois pas que tu devrais bouger ton cul ? Je sais ce que t'as. Tu dois réviser. Tes partiels sont la semaine prochaine, et tu es dans la merde, parce que tu n'as rien fait. Parce que t'es pas vraiment allée en cours et qu'en plus, tu sais pas vraiment de quoi vous avez parlé. Alors tu dois réviser, les feuillets que t'as rattrapés, les quelques uns que t'avais pris toi-même, d'une écriture pas vraiment lisible. Si tu te foires, tu ne pourras t'en prendre qu'à toi. Mais, putain, t'as envie d'écrire. Trop envie, ça te donne presque envie de chialer, de tisser les mots entre eux dans ta tête et de t'interdire de les poser sur le papier parce que t'as pas le temps, tu dois bosser. Mais t'es vraiment trop conne. Parce que t'écris dans ta tête depuis une heure et tu ne bosses pas, et du coup tu vas tout oublier, et ta journée n'aura vraiment servi à rien. T'es pitoyable. Et tu te parles à toi-même, bien trop souvent, depuis bien trop longtemps. T'as arrêté de fumer mais t'attends la fin de l'averse pour aller t'acheter des clopes, tu peux pas bosser comme ça. Et tu t'en fous de la fac, c'est de la merde, mais quand même, tu te détesterais de rater des examens aussi simples. Parce qu'il n'y a pas besoin d'être brillant pour apprendre quelques dates, quelques nuances à un terme. Il ne faut pas être passionné pour retenir les grandes théories et les noms majeurs. Non. Faut juste avoir envie. Et t'en pleurerais bien de rage, de même pas pouvoir te résoudre à avoir envie de ça. Mais t'es rien qu'une connasse, tu le sais bien, ta vie c'est de la merde, parce que tu n'en fais rien d'autre. Parce que t'es bien contente de n'y rien changer pour pouvoir te plaindre et pleurer sur ton pauvre sort de pouilleuse. T'es rien qu'une connasse, faudrait que tu le comprennes. Que tout le monde se fout de tes putains de larmes et que c'est bien mieux quand tu la fermes, d'ailleurs, c'est pour ça que tu te tais, ça tu l'as bien compris, en fait. Ca te fout la rage. Parce que t'es brillante, et passionnée. Tu brilles de poussières d'étoiles et ta passion c'est l'ailleurs, mais quand même, c'est super beau, tu voudrais bien leur expliquer. Si t'avais pas peur qu'ils te volent tes rêves, tu le ferais. Peut-être. Après tout, c'est pas comme s'ils le méritaient. Mais, tu dois travailler. Arrêter d'écrire à une vitesse folle sur ton clavier sans vraiment savoir ce que tu dis. Tu dois travailler. Rien qu'une semaine pour leur montrer que tu sais t'intéresser, et après tu pourras recommencer à faire comme si t'étais toute vide, puisque y'a rien que ça qui t'amuse.
Petite connasse.

(Souhaite-t-on la bonne année, lorsque l'on voudrait déjà qu'elle soit terminée ? La folie au bout des ongles).

30 décembre 2006

Jocker.

Joker

Le vent frappe à la fenêtre, je le rejette. C'est pas que j'aurais pas envie, de m'enfuir avec lui, mais. Au-delà de toutes les possibilités matérielles, y'a l'âme trop frêle qui se rebelle. Et comme le ciel reste gris, malgré tout, j'attends. La tombée de la nuit, et les routes gelées. Les chevilles qui se brisent de trop s'être pressées. A s'éloigner. Sans savoir si ça sauve vraiment, les grands départs en silence. L'absence. Vagabonder les rues sous l'ombre vacillante de la folie qui me traque, j'ai le coeur qui s'écorche de trop vouloir être ailleurs. Que dans ce corps honni. Vomi. D'espérer des jours meilleurs. Quand l'après n'est qu'un interminable jamais, pailleté de mauvaise foi. J'ai les dents qui grincent, j'voudrais bien les deserrer pour pouvoir hurler, mais l'écho de ma solitude me vrille déjà les tympans, je sais, que ça irait se perdre quelque part vers nul part, où l'infini se sépare, et j'ai pas la force, de perdre encore de moi. De m'imposer encore plus de vide. De larmes insipides d'avoir trop coulé. Devenues rien qu'une décoration ratée sur mes joues. Le mauvais architecte de mon existence rit dans mon dos, et me pousse toujours plus loin dans le labyrinthe sans issue qu'il a façonné pour moi. Et moi j'y vais. Puisque me retourner serait avouer que j'ai la possibilité de tout recommencer. Faire demi-tour, et. Ne rien effacer. Mais repasser. Recolorer. Ressuciter. Les rêves en poussières qui me chatouillent les narines et crissent sous mes pieds. J'suis plus rien qu'une aveugle qu'a confiance que dans ce qu'elle peut pas voir. Ne pourra jamais voir. Et connaître. Alors j'aime l'inconnu et j'essaie d'oublier le reste, je peste, je reste, j'sais plus trop bien si le soleil se lève à l'est, ou sous terre, j'ai comme envie d'ouvrir les yeux. Pour voir quoi ? Rien que les néants des jours nocturnes passés à rêver, lassée de mes excès et de mes pas assez, de mes pas pas assez confiants, de mes faux-fuyants. J'attends la prochaine marée basse, et j'irai cueillir la lune pour l'enfermer dans un cercueil en feuilles de saule pleureur, j'attendrai qu'elle meurt, et puis je baiserai avec fièvre et frivolité sur un tapis de braises, au pied d'un volcan beau-parleur. Pour me porter malheur. Je serai dingue et avec un flingue je percerai des trous dans mon coca pour y faire des remous et croire en la magie. Puisqu'ici, y'a rien que l'ennui, qui s'épaissit, s'alourdit, m'asphyxie, et j'ai comme un incendie dans la poitrine, ça me turlupine, je trouve pas les extincteurs. Ils sont à l'extérieur. Mon enfantine s'est sauvé avec ma muse, mutine, à l'issue d'une ruse obtuse, mais j'ai rien vu venir, j'l'ai ai laissées partir, j'lai ai regardées s'enfuir. Maintenant je m'amuse, fais mumuse, sur mon clavier qui clapote, et je crapote mes clopes que j'embrase, écrase, telles des cloportes puis je claque la porte.

23 décembre 2006

Tomorrows.

train

Tu songes à partir. (Encore). Tu ne sais pas si tu y arriverais. A tout laisser tomber. A les quitter sans dire au revoir - tu hais les au revoir, ils font rien que du mal. A trouver le courage de franchir le pas de la porte, ton baluchon sur l'épaule, et de fermer à double tour. Ne pas te retourner. Te rendre à la gare, clandestine. Gonflée d'orgueil au milieu des idiots qui partent vers là où on les attend, peut-être. Toi, tu irais destination inconnue. Le premier train qui passe, tu sauterais dedans. Tu regarderais tous ces autres faire des signes de main depuis le quai qui s'éloigne, et tu voudrais leur dire que toi, tu ne pars pas avec la certitude de revenir, que toi, tu t'enfuies, que tu n'es pas comme eux, qu'ils ne comprennent rien. Que tu les détestes, ne n'avoir pas su briser tes silences. De n'avoir même pas essayé, pour la simple raison qu'ils ne les ont même pas entendus. (Et comme ils hurlent, pourtant). Bande de cons. Tu les haïrais, eux et ceux-là, encore, qui voyageraient à deux. Des promesses plein leurs sourires et des étoiles plein leurs yeux. Tes étoiles, à toi, ça fait bien longtemps que tu les as broyées entre tes doigts. T'as laissé filé la poussière qui en restait avec le vent, pour effacer les preuves de ta folie. Et depuis, ce sont tes regrets que tu chéris, l'amertume sur le bout de la langue. Tu partirais à leur recherche, peut-être. Sous de nouveaux cieux. Tu irais fouler de tes pieds nus l'herbe glacée des pays où le Soleil ne se couche jamais, là où tes pas ne laisseraient aucune empreinte. Tu partirais à la conquête des terres brûlées, où le silence ne viendrait pas de toi mais de l'horizon qui s'étend à l'infini, jusqu'à toucher le ciel vacillant de splendeur. Tu gravirais les monts escarpés, aux sommets désertés, pour y capturer les nuages vaporeux et effleurer du bout des doigts la lumière que t'aurais voulu garder au creux de ton coeur. Tu épouserais la mer, tu ferais tomber la neige, tu serais l'ombre du soir et la rosée du matin, tu serais ton infini. Si tu partais. Quand tu penses à tout ça, y'a ton coeur qui te bat la poitrine. Ca ressemble trop à des rêves. A toutes ces folies que tu te promets d'oublier chaque jour, parce que ce sont des projets qui n'en sont pas, d'une bien trop grande envergure, et que déjà c'est pas facile de traîner ta carcasse épuisée de maison en maison et de bus en salle de cours, alors partir. Ca te tuerait. Et puis, tu n'es pas si sûre que ça remplirait le vide dans tes paumes. Dans ton coeur. Dans ta tête. Dans ton existence même. Ca pourrait même être pire. Ca pourrait être moche, l'ailleurs, t'as peur d'être déçue. T'en crèverais, de rendre tes rêves réalité, et de t'appercevoir qu'ils n'étaient vraiment que ça. Des rêves. Des rêves de petite fille, qu'il aurait mieux valu oublier. Ou garder précieusement au coin de son coeur, pour continuer d'y croire. Alors, tu songes à partir, mais tu restes. Parce qu'ici c'est un peu vide, mais au moins, y'a toujours la promesse de l'après qui t'attend quelque part, et qui te fait vibrer, même si parfois ça fait mal. Et que c'est peut-être tout ce qui compte, au fond, de savoir se dire que demain, ça ira mieux.

Publicité
Publicité
22 décembre 2006

And Then.

greyday

C'est pas que j'ai plus rien dans le bide, non. Pas vraiment. C'est juste que je voudrais pas... Pas avant d'avoir esquissé mon dernier sourire, et écrit mon dernier mot. J'en ai trop. Et trop peu de temps.
Je sais pas vraiment, pourquoi. Pourquoi les yeux cernés, et les hurlements silencieux. Ca ne s'explique pas. C'est moi, et tout ce qui va avec. Même si c'est trop, encore. Trop d'air entre mes doigts paralysés par le froid. Je sais plus rien retenir. Ca déborde, ça m'étouffe. C'est la révolution de l'âme, la folie qui s'accapare le pouvoir. Amertume. Je tisse le diktat de ma propre vie.
Mais les rêves perlent toujours, là. A la pointe de mes cils. Je les vois quand je plisse les yeux. Ils crystallisent. Ils s'alourdissent. Je papillonne des paupières, pour qu'ils s'en aillent. Pour qu'ils chutent à mes pieds, et se brisent en percutant l'asphalte. Juste pour voir. Juste pour me faire un peu plus mal. Juste pour me sentir vivante, ou mourir. Je ne veux plus être vide.
Je m'imagine. Briser le miroir, qui me renvoie l'image parfaite de mon inconnue. Puisqu'on est une, aux deux composantes férocement haïes. Je ne sais pas ce qu'ils voient lorsqu'ils me regardent, ces autres, qui me rappellent à chaque instant à quel point je suis humaine. Et ça me terrorise. D'être trop souvent tentée de me replier sur moi-même, réfugiée à l'ombre de mes désillusions, le visage enfoui dans mes bras, et de gémir sans fin que c'était pas ma faute, que j'avais rien demandé, que s'il-vous-plaît j'en peux plus, il faut m'aider.
Un jour. Le joli visage de poupée va se fissurer. And then. Hell will break loose.

20 décembre 2006

Capricieuse.

caprice

Tu sais, petite fille, c'est encore que le début. Ca ne fait que commencer, tout ça. La vie. C'est pas vrai, que t'es déjà trop fatiguée pour continuer. Il te reste encore des milliards de secondes à écouter ton coeur battre. (Et pas tout seul). Il te reste encore tous ces horizons dont t'as rêvé à découvrir, et tous les autres, ceux que tu ne peux même pas imaginer. (Au bout du monde). Il te reste tous ces Soleils, là-bas, et plus loin encore, qui te feront aimer le jour. Il te reste tes demains, aux possibilités infinies.
Faut plus fermer les yeux pour ne plus voir tes rêves qui perlent à la pointe de tes cils. C'est pas que des promesses en l'air, je te jure. Tu vaux mieux que ce que tu fais de toi. Tu vaux les étendues infinies, et les étoiles d'un autre ciel. Tu vaux toutes tes envies, même celles que tu n'oses pas t'avouer à toi-même. C'est pas ineffable, tout ça. Faudrait juste que tu trouves la force d'y poser des mots, au lieu d'essayer de les oublier. Faudrait juste que tu te décides à avancer, un pas après l'autre. Faut que t'arrêtes de te terrer dans un coin de ton coeur petite fille, même si ça fait moins peur.
Il faut, petite fille, il faut. Que tu tues tes interdits, que tu écrases tes devoirs. Dédaigner ces devenirs dans lesquels tu t'engages, qui ne te mèneront nul part. Arrêter de croire que t'as que de la poussière au bout des lèvres, quand tes hurlements silencieux t'affirment le contraire. Tu m'exaspères, petite fille. Tu m'épuises. Tu peux pas vivre sans vivre. T'as pas le droit de te faire ça.
Tu ne te souviens pas, hein ? D'avant. Tu sais qu'il existe, parce que t'as pas toujours été comme ça. Mais tu sais plus trop comment c'était. C'est trop flou. T'étais différente, c'est vrai. Mais c'est toujours toi, tu sais. C'est toujours toi. La petite poétesse. T'as peut-être un peu plus peur, d'avoir eu un peu trop mal. T'es certainement moins courageuse. Sans conteste un peu plus folle. Mais dans tes veines, ça pulse toujours rouge. Malgré. Cette première fois où tu t'es tuée, juste pour le plaisir de voir que tu pouvais ressuciter. Et toutes celles qui ont suivi. Mais t'es qu'une garce, petite fille. D'avoir oublié, au milieu de ton tas de cendre, de récupérer ce truc. La capacité d'y croire, encore. Maintenant t'as un grand vide dans la poitrine. Que tu combles d'air. (C'est toujours du vide). Et t'as l'âme à poil devant ton écran, et tu crèves de ne pas savoir quoi faire de toi.
Mais tu sais, petite fille. Y'a que toi qui pourras briser tes silences. Le bruit des autres, il ne pourra jamais t'atteindre, si t'y mets pas un peu du tien. Faut que tu choisisses, entre tes caprices et tes sourires. Vomir tes larmes, une à une, et expier tes lâchetés. C'est pas inaccessible. C'est juste dur. C'est juste ta liberté, que t'arrives pas à porter. Mais c'est pas si lourd, tu sais. Faut redresser le dos.
Tu te souviens, quand même ? Les papillons et les coquelicots bleus. C'est pas que des foutaises, tout ça. Je te jure, petite fille. Faut juste que t'assumes. Que t'exumes tes délires. T'as l'impossible au bout des doigts. A toi de l'enfermer en ta paume, et d'en faire ce que tu veux. (Avant qu'il ne s'envole).

15 décembre 2006

Chocolat Viennois.

" -Tu voudras un yaourt après avoir fini ton assiette ?

*petit soupir*
-Ben oui, j'veux bien. Mais j'vais peut-être pas finir parce que ça me donne froid à la tête.

- Le jambon ?

- Oui. Et les zharicots aussi.

*sourire*
- Tu as mangé quoi en rentrant de l'école ?

- Ben, rien. Juste deux ou trois Kinder Bueno.

- Okay. Tu le veux à quoi ton yaourt ?

- Avec la mousse, comme toi. Mais au chocolat.

- ...

- Moi j'adore quand on mélange. On dirait du beurre de cacahuète.

- ....

- Et le tien, encore plus. C'est quoi ?

- Du café.

- Baah. Moi j'aime pas, rhoo. Mais le beurre de cacahuète c'est trop bien j'trouve.

- T'en as déjà mangé ?

- Nan, mais j'lai lu dans un magazine.

- ...

- Ah, ça fait du bien de manger un peu de sucre aujourd'hui.

- Ben, je croyais que t'avais mangé des Kinder.

- Ben oui, mais dans ça, y'a pas vraiment de sucre. "

(Je ne raconte pas après, quand le chien a essayé de gober une mouche et qu'elle m'a postillonné plein de yaourt au chocolat sur le visage en éclatant de rire.
Chuckle. I just love her. Sa vois flûtée, son sourire mutin. Et ses yeux qui pétillent.)

12 décembre 2006

Ratures.

privatemoment

Elle est belle, ta ville, le soir. Comme tu aimes. Te balader dans la grande avenue, avec dans les oreilles les chants de Noël qui s'échappent des boutiques, et dans les yeux les décorations lumineuses qui se détachent du ciel noir. Tes joues brûlées par le froid, les nuages de buée qui s'échappent de tes lèvres à chaque expiration. Et tous les passants, que tu croises sans les voir. Tu te sens comme eux, emportée par la marée humaine. Anonyme au milieu des anonymes. Oublier quelques instants ton estomac noué, ton souffle court, tes yeux cernés. La solitude qui se nourrit de ton ombre.
Tu aimes te dire que tu ne dois rien à personne. Que tu serais libre de partir, sauter dans le prochain bus et. T'enfuir.
Mais tu souris. De tes rêves insensés, qui résistent aux feux et aux larmes. Même les jours où tu les détestes, où tu les abandonnes. Même les jours où tu ne crois plus en eux.
Tu réfléchis. A ce que ça veut dire, la vie. Bien sûr, aucune réponse ne te satisfait. Peut-être que tu te poses trop de questions (on te le dit souvent). Peut-être que c'est rien qu'un immense jeu, où le vainqueur est celui qui a la patience d'en attendre la fin pour avoir la résolution de l'énigme. Cette conception là te plaît. Même si le jeu en lui-même n'est pas très drôle. Toi, tu ne veux quand même pas attendre sans rien faire, n'est-ce pas ? Ca ne serait pas fair play. Et puis. Il y a tous ces paysages inconnus qui hantent tes jours et tes nuits, que tu meurs d'envie d'aller explorer, autrement et mieux que dans tes songes. Au fond, ça doit être faisable. Il faut juste t'en donner les moyens, comme le disent les adultes. (Tu voudrais bien te donner tout ce que tu désires, mais tu t'es rendue compte que tu ne possédais pas grand chose. Y'a souvent que de l'air entre tes doigts).
Tu te demandes. Si chaque existence a vraiment un but précis. Et ton rythme cardiaque s'accélère, parce que tu sais trop bien ce que toi, tu aimerais faire. Tu aimerais écrire. Tous les jours que durera ta vie, jusqu'à oublier les mots, un soir de grande vieillesse. Jusqu'à ce que vienne l'heure de dire au revoir. Que ça soit ça, ton destin. Capturer la vie avec ton stylo, pour la rendre éternelle sur la feuille blanche. Mais ça te semble fou, et impossible. Parce qu'il te manque le talent, pour ça. Et t'en pleurerais bien de rage, si tu ne t'étais pas déjà faite à cette idée depuis longtemps. Alors. Il faut chercher encore. Parce que malgré tout, tu es sûre qu'il existe quelque chose. Qui comblera tes vides, et qui te donnera envie de vivre. Tu te le répètes, persuasive. Pour chasser la petite voix qui te dit que tu ne sers à rien, et qu'il te vaudrait mieux abandonner tout de suite la partie. (C'est elle qui te rend folle. Tu le sais maintenant).

10 décembre 2006

Vapeurs.

mango

Tourne, tourne ta tête, tu ne sais plus où tu es. Courir, courir toujours plus vite, pour vivre toujours plus fort, les poumons asphyxiés d'air trop frais et les joues qui s'embrasent, tu ne réponds plus de toi-même. Crier fuck aux étoiles, ces lucioles, qui choient en poussière de cendres dans tes yeux, ça brûle, c'est froid, c'est doux. Tu voudrais mourir, pour garder en dernier souvenir la perfection de cette nuit qui, tu le sais, ne finira jamais.
Les aimer, plus que de raison, rire avec eux jusqu'au petit matin, et refaire le monde, comme s'il restait encore quelque chose à sauver, malgré. La laideur et la haine. Malgré. Vos espoirs qui s'essouflent et vos yeux rouges.
Sourire, les yeux clos pour ne pas montrer qu'ils pétillent, te sentir plus forte que le déferlement des vagues qui, là-bas, dans un ailleurs futur, vomissent les bouteilles des naufragés de l'âme sur le rivage au sable humide. Penser à celle que tu as jetée, l'été dernier, comme un adieu final à l'enfance dont tu ne sembles pas pouvoir te détacher. (Comme tu es jeune, encore. Ca se voit dans tes larmes.)
L'esprit glucosé, le ventre qui gargouille, vraiment, tu pourrais tout oublier. Si tu le voulais. Mais. Embrasser la folie à bras le corps, dans l'instant précieux où se meurent toutes tes inhibitions, tu es l'éternel, partout et nulle part à la fois, toute puissante qui se refuse d'agir, car. Il faut. Avancer encore, et oublier l'angoisse. Oublier le tremblement du corps qui crève de faim, oublier les poumons qui s'étrécissent et qui refusent l'air, oublier les cris dans la nuit. (De détresse). Oublier que t'aurais voulu être une autre, autre part.
Il faut vivre, encore. Ne pas succomber aux promesses postiches d'un lendemain sans nuages. (C'est beau parce que c'est orageux.) Et y croire, toujours, même si tu ne sais plus très bien à quoi. Dépasser les limites du raisonnable, recracher tes tripes dans un caniveau anonyme, les genoux meurtris de froid, et te relever, plus forte, toujours plus forte, te répétant sans savoir si tu y crois que ce qui ne te tue pas te rend plus forte. (Mais tout te tue, à petits feux. Un jour, il faudra bien ouvrir les yeux.)
Ecrire, encore, et toujours, alors que dans l'obscurité l'écran blanc t'agresse la rétine et t'apparaît comme en double, passer outre les vapeurs de tes excès qui te montent au cerveau, tu te crois invincible. Défiant le moment inexorablement à venir où tu retomberas sur terre et t'applatiras sur le sol comme une crêpe à la fleur d'oranger, tout juste bonne à donner au chien. Puisque. Tu ne sais plus très bien. Où commence hier et finira demain. (Tout n'est qu'un gigantesque aujourd'hui, qu'il faut départager pour ne pas se perdre.)
Tu es. Une fille de nuit. Malgré tes promesses d'arrêter, malgré tes efforts pour effacer. Tu es. Ce que tu feras de tes jours, innondés de pleine lune. (Avouer la profondeur de ta démence à l'aste nocturne.)
Il ne sert à rien. De vouloir te rejeter. Toi contre toi, c'est toi et toi qui meurs. Il faut être toi, une et complète. Une et imparfaite.
Il faut accepter. Qu'on puisse t'aimer. Et que tu puisses le réciproquer. (Ce n'est peut-être pas si fou. Et si ça l'est. Il faut accepter. Parce que tu sais très bien qu'au fond, tu n'as pas envie de tout recommencer.)

Publicité
Publicité
1 2 3 4 > >>
Publicité
Archives
Publicité