Epilogue.
Je ne peux plus écrire ici. C'était l'été, l'air sentait la liberté et les promesses d'ailleurs, et je m'étais promis à moi-même d'essayer de dire le beau, sur ces pages noires. De faire vivre les souvenirs éternellement à travers mes mots amoureux. Mais non. Je croyais avoir abandonné la folie, j'avais pas très bien compris encore, que c'est elle qui me possède, et non l'inverse. Qu'elle court plus vite et mieux que moi au-devant de mes jours gris. Pourtant, j'aurais dû savoir. L'espoir du condamné, peut-être. Ici, ça devait parler de couleurs et de rires éclatants, de rêves sucrés, peut-être. J'ai tout sali avec mes larmes et ma colère, et ma foutue mélancolie. Il faut guérir, il faut tuer la folie. Puisque la rejeter ne sert à rien, elle ne fait que se cacher pour mieux ressurgir, aux moment malvenus (Il n'y a pas de bon moment pour la folie, de toute façon). Pour guérir, il faut partir. Pas fuir. Juste partir. Pas oublier. Mais arrêter de vivre dans le passé. Ressuciter, peut-être. Une fois de plus. Ne plus nier que je suis malade. Que je dois m'aider moi-même, en commençant par quitter ces lieux qui m'étouffent. Faded Memories. Indeed. C'était pas ces souvenirs moches, que je voulais dire. C'était pas ma totale impuissance à m'assumer, que je voulais retranscrire. J'ai comme l'impression que j'en ai trop dévoilé. Que je me suis laissée entraîner trop loin, dans la régurgitation de tous mes sentiments néfastes. Comme si le fait de les déposer ici, au lieu de me soulager, ne les avais rendus que plus réels. Que plus palpables, du bout de mes doigts glacés. Comme si au fond, je n'avais fait que m'enfoncer encore plus. C'est certainement stupide. Après tout, ce n'est rien qu'un blog. Qui contient quelques mois de ma vie, intimement dévoilés aux yeux anonymes.
(...)
Mais je m'égare, comme d'habitude. Damn mes doigts qui s'approprient ma pensée. Il est simplement temps de partir, et j'ai une jolie nouvelle maison, où aller. Où commencer ma guérison. (Je veux respirer de nouveau).