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Faded Memories
13 novembre 2006

Mais.

light

Assise dans le bus, le visage tourné vers la fenêtre. Tu regardes les rues défiler, sans les voir, et tu voudrais tellement être ailleurs.
Immobile, chacun de tes muscles crispé par la folie qui te ronge. Et si. Descendre au prochain arrêt, et prendre la première correspondance venue. Partir loin.
Oublier les mots, eux qui ne veulent plus jaillir de tes doigts, comme avant.
Puisque tu ne sais plus. Exprimer le désir insolent de nuits qui n'en finissent pas, la saveur douce amère de tes rêves qui te glissent entre les doigts. Toujours.
Partir, oui. Et oublier. Ce que tu es, et ce que tu aurais voulu être. Ce que tu deviendrais, alors.
Oublier le vide, les silences qui hurlent ta solitude, la lumière du jour qui t'aveugle. Oublier tout ce que tu ne pourras et ne sauras jamais dire.
Tu en crèves d'envie. La liberté dont tu as soif est à portée de tes lèvres, et tu as soudain trop chaud. Tes mains tremblent d'audace, ton coeur s'emballe dans ta poitrine. Tu imagines déjà le sable brûlant sous tes pieds, le bleu de l'eau qui s'étend à l'infini devant toi, et la sirène mélancolique du bateau qui quitte le port. Destination Nulle Part.
Tu pourrais le faire. Rien ne t'en empêche. Tu le pourrais, vraiment.
Mais. Tu restes assise. Sage petite poupée. Tu attends le bon arrêt, celui qui te rammènera à cet endroit qu'on appelle chez toi, et tu respires profondément pour chasser la stupide envie de pleurer qui t'obstrue la gorge.
Si tu t'étais levée, si tu étais partie, tu sais que tu aurais pu devenir quelqu'un de courageux. Tu te plais à l'imaginer.
Mais.

(C'est ta faute, tu sais. Mais c'est pas grave. Demain, peut-être.)

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